L'examen du projet de Loi Gayssot par l'Assemblée Nationale ce jeudi 10 décembre
a mis en évidence des faits inquiétants pour la démocratie et lourds de conséquences
pour l'amélioration de la sécurité routière :
moins de vingt députés
étaient présents
dans l'hémicycle. Le Ministre et les parlementaires
de la majorité ont eu l'impudeur d'utiliser les drames humains consécutifs aux
accidents de la route pour faire adopter des mesures essentiellement répressives.
Ils ont usé de méthodes nauséabondes s'il en est, dans le but d'influencer
les médias présents et de neutraliser toute expression d'opposition :
interprétation dogmatique de statistiques orientées, invitation en surnombre
et de façon partiale d'associations écran exhibant des infirmes dans les
couloirs de l'Assemblée Nationale.
Monsieur Gayssot est visiblement
nostalgique des plus sombres périodes historiques où l'on usait de lamentables
stratagèmes d'intox et de propagande pour étouffer toute velléité
d'opposition à la pensée unique de l'Etat.
Une véritable politique de sécurité routière doit privilégier le développement
de la prévention - formation, se donner les moyens d'une réelle amélioration
des infrastructures routières et mettre l'accent sur un partage de l'espace
routier entre les différentes catégories d'usagers.
Depuis 19 ans, la FFMC agit concrètement dans ces trois directions.
C'est sur la base de cette expérience active et à partir d'études sérieuses
que nous nous opposons aux excès répressifs du projet Gayssot : pour aller
vers une conduite plus sûre, il faut responsabiliser des citoyens ayant reçu
une véritable formation et qui apprennent à tenir compte de l'environnement
routier.
Le projet de Loi Gayssot va à l'inverse de cette orientation :
il accrédite l'idée fausse que le respect des limitations est à lui seul
garant de sécurité. Il remplace la conscience du danger par la préoccupation
d'échapper aux forces de l'ordre. C'est la pire des déviances pour une
recherche d'amélioration pérenne de la sécurité routière !
Pour ces raisons, la FFMC continue à combattre les aspects répressifs du
projet Gayssot qui doit passer en seconde lecture au Sénat. Si ce projet n'est
pas amendé de façon substantielle par le Sénat,
nous appellerons
l'ensemble des usagers de la route à se mobiliser très puissamment.
Une politique de sécurité routière élaborée AVEC les
citoyens usagers de la route, et non contre eux, sera seule garante de résultats
stables et durables pour l'avenir de tous.
NB : Une seconde lecture au Sénat est nécessaire pour l'adoption de la
Loi,
voire une seconde lecture à l'Assemblée. Donc, contrairement à ce
qu'annoncent les médias, la Loi, n'est pas "passée".
NB2 : Cette loi stupide est passée en France malgré une pétition de plus de 130.000 signatures ! C'est faire bon marché de l'expression de citoyens pas forcément motards ! Vous savez quoi, on refait la même manip avec la cour Européenne de Justice