Solutions contre le bas niveau de conduite actuel

 d'après le mail de F.P. Weill

 

Le problème, c'est que beaucoup de gens ne captent pas ce que ça veut dire d'adapter sa vitesse. D'où la nécessité d'avoir des plafonnements qui, je suis d'accord, sont arbitraires.

 Une majorité de gens ne sont aujourd'hui pas (plus) capables de cette modulation mais ta solution (qui est celle préconisée par les pouvoirs publics) ne règle rien. Incapable de moduler à plus de 130, ils n'en sont pas plus capables en dessous et puisque "à 90 (110, 130) je suis en sécurité et dans mon droit" (ce qui est la propagande simpliste qui leur est instillée depuis plus d'un quart de siècle) ils ne modulent plus non plus en fonction des réalités du moment, se contentant d'observer (plus ou moins) les limites fixées... Et cela est un danger permanent sur la route, même en régime de vitesse limitée. C'est la raison principale (avec la baisse d'attention qui je te l'accorde ne s'applique qu'à des véhicules de catégorie "moyenne-supérieure" et au dessus) pour laquelle j'ai affirmé que la limitation était non seulement inefficace (parce qu'elle est trop haute et non trop basse pour limiter vraiment les dégâts humains en tant que mesure de sécurité passive) mais dangereuse et créatrice d'accidents... Si on veut porter remède à cette situation, la seule solution réside dans l'éducation des conducteurs qui doivent apprendre ou réapprendre à conduire correctement.

Si tu admets que les plafonds sont arbitraires dans ce cas pourquoi ne pas admettre que cet arbitraire peut dans certains cas s'appliquer à une vitesse de 50 Km/h plus élevée que la limite réglementaire ? Je te rassure tout de suite d'ailleurs, sur le réseau secondaire, la limite arbitraire serait plutôt trop élevé à mon avis ...

Il me semble que si on admettait que les limitations de vitesse doivent constituer une période transitoire et non un but en soi, permettant aux conducteurs de se réaccoutumer à rester maître de leur vitesse d'eux-mêmes :

- campagne de sensibilisation sur le thème moduler votre vitesse,

- mesure visant à favoriser et encourager la prise de cours de conduite de perfectionnement (par la détaxe des primes d'assurances par exemple)

- répression intelligente condamnant les conducteurs maladroits à des stages de perfectionnements avec obligation de réussite pour récupérer le permis

- nouvelle organisation des permis

- visites médicales initiale et de validation ...

Avec un relèvement progressif de leur valeur hors agglomération, il serait possible d'accepter cette contrainte (à condition que la répression des excès de vitesse retrouve une place plus normale dans la hiérarchie des peines (et que celles-ci soient prononcées par un juge tenant compte des circonstances) comme un passage nécessaire, même si on est pas convaincu de leur efficacité.
Mais fondamentalement, la politique du tout sur la vitesse, tout sur le répressif pratiquée actuellement n'est pas acceptable, avant tout parce que depuis 25 ans elle est le pilier d'une prétendue "sécurité routière" qui a échoué (la France lanterne rouge en Europe) et qui ne règle pas le problème.

Nous en avons mare de risquer tous les jours notre peau (surtout en moto) sur la route et dans les rues du fait du manque de respect de règles essentielles du code qui pré-existaient aux limitations et dont l'inobservation n'est guère plus sanctionnée aujourd'hui (changements de direction non signalés par exemple...) et d'un autre côté - simplement parce que nous avons des engins qui ne roulent pas de manière "naturelle" aux vitesses limites hors agglomération - de risquer de nous faire radariser à tout bout de champ... Et non les anarchistes fous de vitesse dont on veut nous faire porter le chapeau...