Alternatives aux limites 
de la sécurité passive

D'après le mail de François P. WEILL

 

Si tu savais à quoi tu ressemblerais si tu avais un accident à 160 km (et avec la ceinture), je pense que tu relâcherais la pédale d'accélération...

 Parce que c'est plus beau à 130 ?

 1) on ne meurt qu'une fois (et être plus ou moins amoché n'a dans ce cas là pas grande importance)

 2) Il y a - peut-être- dans ce cas là un peu plus de tétraplégiques et autres "plantes vertes" (terminologie hospitalière)... Pour moi, le choix est vite fait je préfère y rester d'un coup...

Savez-vous qu'un choc à 30 Km/h peut déjà être mortel pour un être humain non protégé ?

Savez-vous qu'une étude scandinave a prouvé qu'un véhicule SPECIAL pourvu de tout ce que la technologie sait faire en matière de sécurité passive ne permettait pas d'éviter la mort de ses passagers si on ne le limitait pas à 70 Km/h SUR AUTOROUTE (sans possibilité de chocs frontal où les EC s'additionnent?)

En réalité on ment depuis 25 ans aux usagers de la route sur le rôle de la vitesse dans l'accidentologie, on leur ment en prétendant que les vitesses limites actuelles ont été définies sur la vase de norme de sécurité (à l'exception du 50 en ville qui permet de descendre rapidement en dessous du point critique et de maximaliser ainsi les chances de survie) alors que ces normes ont été fixées pour des raisons politiques (solidarité avec les autres pays d'Europe pendant la crise pétrolière des années 70) et maintenues pour des raisons de rentabilité financière avec les amendes...

La voie de la sécurité passive est quasiment arrivée à bout de course dans l'état actuel des choses. La seule manière de permettre une réduction sensible des accidents et donc des statistiques de mortalité et de blessures est de s'attaquer à ce qui est réellement efficace dans le cadre des vitesses de déplacement admises et nécessaires dans notre société: la sécurité active...

Au delà d'ailleurs des mesures techniques possibles actuellement et envisageables à court terme en ce domaine, existe une exigence absolue: l'éducation PRATIQUE du conducteur et le contrôle périodique de ses aptitudes. Quant à le répression, elle a sa place dans le dispositif mais elle doit se tourner vers les chauffards véritables (et non la répression du franchissement d'une norme de vitesse sans queue ni tête) et cesser de mélanger notamment "excès de vitesse" (norme juridique arbitraire -ô combien...) et vitesse excessive (constat objectif relevant de la non maîtrise).

Dans ces effets, cette répression doit distinguer entre les actes involontaires, les conséquences d'une inaptitude temporaire ou définitive à la conduite et les actes purement volontaires.

Pour les premiers des sanctions éducatives s'imposent: Il s'agit de s'assurer qu'avant de reprendre le volant ou le guidon, leur auteur soit soumis (à ses frais) à un stage pratique de conduite qui lui enseignera ce qu'il ne sait pas ou a oublié avec obligation de réussite pour récupérer son permis.

Pour les seconds, des contrôle médicaux avant le passage du permis et en validation périodique (validation de plus en plus fréquentes à partir de 65 ans ainsi qu'une recherche systématique dans ce domaine en cas d'accident corporel s'impose.

Pour les derniers, alcooliques invétérés, toxicomanes, personne se servant de leur véhicule comme d'une arme, une grave sanction s'impose à la première infraction et en cas de récidive l'interdiction définitive de la conduite doit être la règle.

Évidemment une telle politique qui exigerait en outre une meilleure formation de base et des permis plus exigeants en la matière, n'offre aucune garantie de rentabilité financière à court terme (sur plusieurs dizaines d'années par contre ...), elle demande en outre un gros effort des pouvoirs publics en matière de liquidation des infrastructures dangereuses... Bref c'est une politique "chère" mais contrairement au tout répressif polarisé sur la vitesse elle serait certainement efficace. Il est vrai que personne ne pourrait alors dire je vais réduire de 50% le nombre de mort en deux ans car ses effets ne se feraient sentir qu'après plusieurs années (le temps d'en finir avec les reliquats de l'ancien système), mais on éviterait des statistiques de mortalité plus influencées par les dates des congés et la météo que par tout autre mesure et que l'insécurité routière reste un problème récurrent...