Seuil Biologique

d'après les mails de F.P. Weill 

Enfin quid de la notion de seuil biologique en ce qui concerne la violence des chocs (il ne s'agit même plus d'éviter les accidents mais d'en limiter les conséquences et c'est d'ailleurs le seul argument encore retenu pour défendre la limitation au niveau du Ministère lui-même qui a abandonné l'argument depuis longtemps éculé d'une quelconque prévention des accidents par la limitation généralisée), effet de seuil mis en lumière par une étude scandinave dite 0 morts qui pose comme principes pour arriver à ce résultat

1) l'interdiction des deux roues (dépourvus de protection passive)

2) la limitation à 70 Km/h SUR AUTOROUTE de véhicules pourvus de tous les systèmes de protection passive connus. Ce seuil pour mémoire et en l'absence de tout système de protection passive est d'un choc direct à 30 Km/h ...

Or, les limites actuelles permettent des chocs infiniment supérieur et l'homologation des véhicules à 4 roues par le service des mines ne comprend pas la mise en place des dispositifs de sécurité passive requis. La limitation ne sert donc à rien  ... Sinon à fournir une pratique pompe à finance...

Une collision entre deux véhicules roulant à 140 km/h fait plus de dégâts qu'une collision à 100 km/h.

Dans l'absolu, c'est évident mais cela ne concerne que les dégâts matériels au delà d'un certain seuil... Et c'est là que nos opinions divergent.

Si comme le soutien une étude scandinave dite du 0 mort un véhicule carrossé doté de tous les systèmes de protection passive connue (donc de qualité supérieure de ce point de vue à ce qui circule habituellement sur nos routes) n'est susceptible d'éviter le décès de ces passagers que jusqu'à 70 Km/h, alors on n'évitera pas tous les décès au delà et de toute façon, la progression de la violence du choc étant liée au carré de la vitesse, on va très rapidement arriver à une limite absolue, au delà de laquelle de toutes façons il n'y aura aucun survivant. 130 représente tout de même un coefficient 1,86 des 70 en question et donc un coefficient 1,86 au carré en terme de violence des chocs soit 3,46... Largement suffisant pour passer dans la zone de non-survie. Dans ton exemple, deux véhicule tapant de face, les vitesses s'ajoutent, le choc se produit donc à 280 Km/h, la vitesse est multipliée par 4 et la violence du choc par 16 par rapport aux 70 de référence... Issue fatale, mais de même si on reprend ton exemple en condition de vitesse limitée à 90: nous sommes en présence d'un choc à 180 Km/h soit 2,58 fois la vitesse de référence et un choc 6,66 fois plus violent... Très honnêtement, je doute de la survie de quiconque dans ce cas de figure ...

Donc hormis une limitation des dégâts matériel et - pardon pour l'image - des cadavres un peu plus présentables aux familles - je ne vois pas ce que change dans ce cas de figure la limitation... On ne meurt qu'une fois.

Si vous dites qu'en roulant à 50 en ville en moto, un casque ne sert pas à grand chose, c'est qu'il y a du boulot à faire de ce coté.

Effectivement, même avec le meilleur casque du monde, un choc contre un obstacle fixe à 30 km/h entraîne la mort du motard. Ce sont les lois de la physique. Pour s'en rendre bien compte, considère la longueur du capot d'une voiture, qui correspond grosso-modo à la zone de déformation. Les voitures modernes sont conçues pour sauver leurs passagers de la mort à une vitesse allant jusqu'à 57 km/h contre un obstacle fixe (ça ne veut pas dire que personne ne sera blessé, seulement qu'on a une forte probabilité de rester en vie). Cela veut dire que pour résister à un choc à 57 km/h contre un obstacle fixe, il faut une zone de déformation d'au moins 80 cms. Les constructeurs avouent qu'ils n'essaient même pas d'aller au delà de cette vitesse. On a calculé que pour rester en vie dans une voiture lors d'un choc à 100 km/h contre un obstacle fixe, cela imposait d'avoir un capot (zone de déformation pour être exact) de 2m60 de long !!!

De plus, avec 80 cms de capot, puisqu'on parle d'une voiture, on ajoute l'élongation de la ceinture (quelques centimètres) et la déformation du corps humain (la tête ralentit donc sur nettement plus d'un mètre. Avec un casque dont la coque plus le rembourrage fait environ 4 centimètres, 5 dans le meilleur des cas (casques pour "petites têtes"), même sans faire le calcul, on se rend bien compte qu'on ne survivra pas à un choc contre un obstacle fixe à plus de 15 km/h (parce qu'à 10 km/h sans aucune protection, on survit quand même, mais au prix de blessures graves).

Le casque est cependant extrêmement utile. Il permet de sauver une tête du frottement contre la chaussée à 200 km/h par exemple (donc à fortiori à des vitesses plus faibles), il sauve de l'abrasion et des brûlures. Il sauve aussi de blessures graves aussi diverses que variées (par exemple, tomber la tête la première contre une arête de trottoir à 5 km/h fait beaucoup de dégâts sans casque, et ça concerne aussi les piétons). Mais en aucun cas le casque ne peut augmenter beaucoup les chances de survie lors d'un impact à haute vitesse contre un obstacle fixe heurté perpendiculairement (genre un mur ou un platane). De toute façon, dans ce cas là, le cerveau va s'écraser contre les os du crane et se transforme en bouillie. C'est seulement plus propre pour les secours...

Georges, Jungle Biker