Réalité et politique

 

LES COMPORTEMENTS SE DEGRADENT, MAIS LA VITESSE EST UN PROBLEME MAL APPREHENDE.

Comme le prouvent la plupart des études sérieuses, je considère que les principales causes d'accidents sont l'alcool, l'inattention et la non-adaptation de sa conduite a son environnement.

Le problème de fond concernant la vitesse, provient du fait que les gens n'acceptent pas le code de la route actuel. La limitation de vitesse généralisée hors agglomération n'a AUCUN sens compte tenu de la diversité des véhicules en circulation et de la variété des situations rencontrées comme de leur caractère parfois extrêmement fugace. En la matière seule une appréciation instantanée et individuelle est susceptible de donner la limite juste entre vitesse possible et vitesse excessive.


LES CONDUCTEURS DE 2-ROUES NE SONT PLUS DES MOTARDS

Le comportements des 2 roues se dégrade; je le constate tous les jours, les conducteurs de 125 (avec le permis voiture) en sont les principaux acteurs; faute d'une formation appropriée, ces conducteurs appliquent les lois du vélo, c'est a dire brûlent les feux rouges, roulent sur les trottoirs, considèrent comme acquis le droit de passage entre les files de voitures etc. pour peut-être gagner 5 minutes sur leur temps de trajet? Ils constituent un danger grandissant pour les motards et contribuent a la dégradation des mentalités (on voit de plus en plus de voitures brûler des feux rouges par exemple).

LA VITESSE EST UN PROBLEME MAL APPREHENDE

La vitesse n'est pas dangereuse en soit; c'est la vitesse inadaptée et non maîtrisée qui est dangereuse. La limitation de vitesse 50/90/130 est trop simpliste et tend a ne pas rendre le conducteur attentif a son environnement (savez vous que certaines fois, c'est 45, 70 ou 80?). En Angleterre, la limitation de vitesse est variable en fonction des évènements, ce qui la rend plus crédible et donc plus respectée.

Une limitation de vitesse généralisée hors agglomération n'est jamais totalement crédible... Il est vrai qu'une plus grande variété aide à la rendre un peu moins ridicule. Mais si les conducteurs anglais la respectent plus, c'est surtout parce que les valeurs retenues sont plus proches (plus réalistes si tu préfères) de la limite réelle de ce que peut supporter leur réseau routier, plus tortueux que le nôtre en dehors des autoroutes et plus proche de nos départementales de campagne que de nos grandes nationales. Autre élément, les distances à parcourir sont plus réduites ...

 

EN VOITURE ON N'EST PAS ISOLE DU MONDE

L'inattention est un vrai danger: A 180 km/h sur une autoroute, un motard subit bruit et pression du vent, ce qui le rend beaucoup plus attentif que le conducteur de monospace en conversation tranquille sur son retour de week-end.

Le  niveau d'attention du conducteur de ce genre de véhicule au 130 réglementaires dans un véhicule est alors encore plus loin de ses limites techniques ??? Dans ce cas, la limitation n'est plus seulement ridicule, elle devient dangereuse et facteur d'accidents ...

Téléphone au volant, lecture du journal dans les embouteillages, sont autant de facteurs de risque. Aujourd'hui, les publicités pour voiture poussent les conducteurs a se croire isoles du monde, dans une (fausse) bulle de sécurité.

LA CAPACITE DE MAITRISER UN VEHICULE EVOLUE AU COURS D'UNE VIE

Or le permis français est un permis a vie. C'est pourquoi il faudrait:

 - le rendre progressif, en fonction de l'expérience du conducteur et de la difficulté du véhicule (et pas seulement sa puissance ou sa cylindrée).
Aujourd'hui, la législation "permis moto" (la plus élaborée) présente 2 problèmes :
  * la limite 34 Ch ne s'applique pas en fonction de l'expérience mais de l'âge auquel on passe le permis. C'est une brimade anti-jeunes parfaitement inadmissible et sans valeur. En effet un jeune ayant conduit sans interruption pendant deux ans un cyclo puis pendant deux autres années une 125 se verra infliger le 34 Ch malgré une expérience certaine de la conduite de deux roues motorisés. Un nouveau permis A de plus de 21 ans pourra lui s'acheter - même sans avoir touché un guidon hors moto-école - n'importe quel engin.
  * Ne parlons pas de la valeur stupide parce qu'absolue retenue... On permet comme première moto dès 16 ans une 125 bridée à 15 Ch ce qui représente 120 Ch/ litre mais on interdit une 500 de 50 Ch (qui est pourtant le genre de véhicule type des motos-écoles) soit 100 Ch/ litre. Les veaux sont au moins aussi dangereux que les véhicules sur-motorisés.

- re-rendre obligatoire le passage d'un permis pour les 125 cc avec, par exemple, dispense au candidat titulaire du B de
repasser la partie code non spécifique mais l'obliger à passer le plateau...  Toutefois, à mon avis, la vraie solution serait un permis unique toutes cylindrée mais progressif et plus d'équivalence dans ce cas.

- mettre en place un système de contrôles médicaux, tant au dépôt du dossier qu'à intervalles réguliers et de plus en plus fréquents au fur et à mesure que l'âge du titulaire augmente...

UNE POLITIQUE EFFICACE EXISTE

Elle passe par :
- l'éducation du conducteur
- une sensibilisation de tous conducteurs a la nécessité d'être attentif  en conduisant.
- PLUS UN SEUL VEHICULE SANS PERMIS SUR ROUTE OUVERTE. Donc fin des cyclos (et des "voiturettes") et permis (A et B) progressifs passables dès 14 ans... et permis scolaire pour les vélos passable à partir de 10 ans (âge auquel le champ de vision devient celui d'un adulte).
- une attention particulière aux réels facteurs de mortalité comme l'alcool ou les rails de sécurité
- des lois précises et efficaces comme l'interdiction des trop plein de gasoil sur les camions, l'obligation des entreprises a équiper leurs commerciaux de système de téléphone de voiture "main-libres"
- l'application plus efficace des lois existantes ainsi révisées plutôt que le vote de nouvelles lois inutiles (en particulier une attention renouvelée aux respects des principes fondamentaux du code de la route (priorités, conditions de dépassement, feux, clignotants...)

Mais une telle politique de fond est peut-être incompatible avec le besoin d'éclat a court terme intrinsèque a la fonction de ministre de gouvernement. Sans doute faudrait-il finalement penser à rendre la fonction de responsable de la sécurité routière plus pérenne, en la rattachant pourquoi-pas directement à la présidence de la république?

Troquer un guignol pour un autre qui prendra les mêmes technocrates obtus comme conseillers ? Quel intérêt ?

 Non, faire en sorte que les usagers soit associés à l'élaboration de la sécurité routière sans tabous et sans dogmes ou à priori oui... Sans promesses démagogiques sur une réduction rapide et spectaculaire du nombre de morts non plus. Les mesures réellement efficaces étant applicable d'abord aux nouveaux conducteurs (formation) il ne faut pas laisser croire à des miracles ...

Bien amicalement

FPW en GTR 1000