d'après le courrier de F.P.WEILL frpawe@wanadoo.fr
émis sur fr.misc.securite.routiere
>
Ce que je sais, c'est que je suis pas en sécurité quand je suis a 180 ou 200
sur une route - autoroute parce que je n' arriverais pas à m'arrêter a temps
si obstacle il y a.
D'abord une règle fondamentale: on ne doit pas aller plus vite qu'on ne
puisse observer son point d'arrêt (et donc pouvoir anticiper sur un
obstacle). Cela ne vaut pas qu'à 180 à l'heure, mais en permanence... C'est
par l'inobservation de cette règle que des gens continuent de foncer à 130 sur
une autoroute dans une nappe de brouillard... Parce qu'à 130, n'est-ce pas, on
est en sécurité... selon la "Sécurité Routière"... ( Bien que le
code précise que dans ce cas la limite est de 50 ce qui est d'ailleurs
quelquefois excessif)...
Ensuite le problème de savoir freiner et celui d'apprécier ses distances d'arrêt et de sécurité: l'expérience montre que quelqu'un qui ne les apprécie pas en allant vite ne les apprécie pas mieux (voir encore moins bien, parce qu'il se sent plus "en sécurité") à des vitesse plus basses (regarde ce qui se passe sur une autoroute encombrée ou sur le périphérique à Paris: tu laisses la distance de sécurité nécessaire pour une vitesse de 70 - 80 et, même les jours de pluie, tu as toujours un inconscient pour s'intercaler entre toi et le véhicule qui précède...). Quant au freinage, cela s'apprend... Donc c'est encore la conséquence d'une mauvaise formation.
Finalement aller trop vite c'est quoi: c'est dépasser ses propres limites, celles de son véhicule (ou les deux) dans un environnement donné qui lui même dépend du profil et de l'adhérence de la chaussée, de la densité de la circulation, de la météo, du comportement des autres conducteurs dans ton voisinage... Ca n'est pas une donnée fixe, ni dans le temps ni dans l'espace....
Un conducteur bien formé (ou re-formé) n'a pas besoin d'être un superman ou une superwoman pour savoir l'apprécier (c' est sérieusement douter des capacités de l'humanité toute entière d'en douter)...
Et en plus comme la route n'est pas un circuit de course, il faut laisser une marge assez large entre ce qu'il serait possible de faire et ce qu'on fait. Autrefois, la Prévention Routière conseillait de garder toujours 20% de réserve sur les performances d'un véhicule dans les meilleures circonstances possibles... A mon avis c'était très sage...
| Si ton engin permets le 200 tu ne dépasses pas le 160 en croisière et tu garde le reste en réserve, |
| s'il permet le 250 tu ne dépasse pas le 200 ... |
| Et s'il ne permet que le 130 tu ne dépasses pas le 104 (ce qui montre d'ailleurs qu'une 125 sur autoroute est souvent au delà du raisonnable en terme de sécurité pour s'inscrire dans le flot et que le trop peu est aussi dangereux que le trop)... |
On
est très loin ici comme tu le vois de vitesses pré-définies indépendamment
de l'environnement et des circonstances. en plus cela inciterait les conducteurs
à moduler en permanence leur vitesse, à faire plus attention au monde extérieur
(et aux autres) et combattrait les baisses d'attention qu'engendre une conduite
monotone.
> On n y pense pas dans les moments ou on pète un plomb ...
Si un conducteur "pète un plomb", tu ne l'empêchera pas de déconner...
un cinglé (même de manière momentanée) est incontrôlable par définition.
D'autre part, si tu ne te sens pas capable (ou que tu as peur) de rouler à 180, il est parfaitement sage de t'en abstenir (même si c'est "théoriquement possible"). J'ai 29 ans de permis et je continue à me refuser la plupart du temps de remonter des files... j'ai la trouille des automobilistes qui déboîtent sans prévenir et sans regarder. En bécane j'évite le plus possible le périphérique... Je considère qu'aller au delà de sa trouille par bravade est le meilleur moyen d'aller au carton... Je n'en voudrais jamais à personne de ne pas vouloir rouler vite à condition d'admettre qu'il doit s'efforcer se faisant de na pas gêner les autres, de ne pas bouchonner... Ce n'est pas parce que nous avons telle ou telle faiblesse (et nous en avons tous) que nous devons pour ça brider les autres et leur dénier de faire ce que NOUS considérons comme ne pas être capables de faire...
> y a peut être des gens qui ont besoin qu on leur dise de ne pas aller trop
vite tout simplement, comme a l'école.
Bien sûr, encore faudrait-il leur apprendre d'abord :
| ce qu'est VRAIMENT rouler trop vite et |
| ce qu'est un comportement dangereux. |
Je connais des gens qui ne font jamais d'infraction à la vitesse, mais qui roulent sans hésiter sur des vicinales de campagne étroites, défoncées et sans visibilité à 90... C'est réglementaire mais c'est de la vitesse excessive.
Je pense aussi à un type qui roule toujours dans les limites réglementaires mais qui ne cesse de se croire "autorisé" à griller des feux en ville ... Jusque là, il n'a jamais touché, jusqu'au jour où ...
De
ce type de personnages ou d'un motard expérimenté roulant sur une bonne route
déserte et sèche avec une visibilité de 2 Km devant lui avec une machine de
grande puissance et qui fait du 185 et se fait aligner par un radar-percepteur,
à ton avis lequel ou lesquels sont les plus dangereux ???
>
faut pas compliquer le code de la route, je ne l aurais jamais réussi. J'ai été
recale 5 fois :))
Nous dis-tu... ne crois-tu pas que quitte à simplifier ce qu'il faut apprendre
les énumérations de chiffres sur les distances "moyennes" de
freinage seraient avantageusement remplacer par de la pratique sur circuit et
des éléments de fond comme plus vous irez vite plus la distance augmentera et
plus l'adhérence sera faible aussi à vitesse égale... Car ces données moyennes
ne correspondent pas forcément (en mieux ce qui n'est pas grave mais
surtout en pire ce qui est dangereux) à ton véhicule ?